La rémunération forfaitaire des médecins spécialistes dans les services d’urgence des établissements privés : une erreur à corriger rapidement
5 septembre 2022
Depuis plusieurs mois la rémunération des médecins spécialistes intervenant dans les services d’urgences des établissements privés relève d’un forfait de 25€ si le patient n’est pas considéré comme hospitalisé, cette rémunération remplace la consultation ou l’acte technique qui pouvait être coté par chaque spécialiste.
Cette rémunération indigne pour un praticien qui se déplace pour donner une expertise qui va le plus souvent améliorer la pertinence de la prise en charge du patient et permettre éventuellement une sortie rapide doit être supprimée et il faut revenir à une rémunération à l’acte.
Le nouveau dispositif distingue le patient vu aux urgences et qui n’est pas hospitalisé qui relève d’un forfait de celui qui est hospitalisé qui relève d’une consultation alors que cette distinction n’a pas lieu d’être car l’acte du praticien requis par le service des urgences est identique et ce d’autant que la distinction entre les deux situations (patient hospitalisé ou ambulatoire) n’est souvent connue qu’à postériori lors de la cotation des actes par l’établissement.
La plupart des praticiens ne se déplaceront plus pour un tel forfait. Il représente tout au plus une télé-expertise mais pas une consultation avec un praticien qui se déplace. S’il n’y a pas de consultation spécialisée on risque de devoir hospitaliser le patient en attendant un avis spécialisé ce qui parait absurde si une expertise rapide peut permettre une prise en charge ambulatoire.
Les représentants des Spécialistes CSMF ont fait part de ce problème à M François Braun lors de l’entrevue que Monsieur le Ministre des Solidarités et de la Santé a eu avec les représentants de la CSMF et il a pris bonne note de ce problème qui a été aussi remonté aux représentants de l’IGAS lors de la réunion faisant le point sur les mesures devant favoriser le fonctionnement de la prise en charge des soins non programmés.
Les Spécialistes CSMF espèrent une correction rapide d’une erreur d’appréciation sachant que cette correction fait partie de la « boîte à outils » pour mieux faire fonctionner l’accès aux soins.
Siège de la CSMF : à 6 mois de l’ouverture où en sommes-nous ?
20 avril 2022
Comme vous le savez des travaux de grande envergure sont en cours au 79 rue de Tocqueville, siège de la CSMF. Après les vicissitudes liées à l’obtention du prêt et la complexité des travaux à réaliser (construire un amphithéâtre dans de petits volumes, désamiantage, déplombage, entre autres difficultés), le gros œuvre a pu démarrer juste avant l’été 2021.
C’est sans relâche que travaillent les entreprises investies dans ce projet, malgré les aléas, parfois sans coût et report de délai parfois avec… Pour ceux qui connaissent le siège de la CSMF il est méconnaissable, cette refonte complète de l’intérieur du bâtiment a nécessité de casser beaucoup de murs… Malgré les surprises, parfois mauvaises, parfois étonnantes, les travaux avancent et la date de fin est toujours prévue à fin octobre 2022.
Des travaux titanesques nécessaires pour faire du siège de la CSMF la maison de tous les médecins libéraux.
Les grands chantiers de Franck Devulder
29 mars 2022
- Rénovation de la CSMF
La CSMF est à la fois le plus ancien des syndicats médicaux français, mais aussi celui dont le renouveau attire tous les regards. Nous pouvons être fiers de cette refondation. Nous sommes fiers de la nécessaire réforme des statuts faisant évoluer la CSMF pour coller à son époque et à la réalité de terrain. Nous sommes fiers de ce travail en coordination réalisé par des spécialistes en médecine générale et d’autres spécialités médicales. Notre complémentarité est un exemple. Il nous faut cependant être attentifs et mesurer notre communication. Communiquer au nom de la CSMF, c’est engager la CSMF. Cela nécessite donc d’en parler, d’en débattre et d’aboutir à une position commune et énergique. Je crois au caractère libéral de la médecine libérale. Je vous l’ai dit. Je ne pense pas que l’avenir du paiement du soin se situe dans des forfaits que l’on tente aujourd’hui d’utiliser pour contraindre les médecins dans des organisations imposées.
La CSMF, au-delà du premier syndicat des médecins français, est une entreprise avec des locaux en pleine rénovation et où nous aurons le plaisir de vous accueillir pour leur inauguration au mois d’octobre prochain. La CSMF c’est aussi des collaborateurs dont je tiens, en votre nom, à saluer la compétence, le dévouement et l’efficacité.
Mais l’entreprise CSMF est convalescente, pour ne pas dire souffrante. Voilà plusieurs années que nous sommes alertés par notre secrétaire général, nos experts comptables et nos commissaires aux comptes de sa mauvaise santé financière. Nous avons initié une politique de redressement. Je ne vous cacherai pas qu’elle n’a pas encore atteint son but. Je demanderai dès lundi à notre secrétaire général de superviser un audit financier indépendant. Nous devons savoir où nous en sommes. Nous devons poursuivre nos efforts et le redressement financier de notre maison. Cela passe par un management professionnel et je tiens à assurer de ma confiance le rôle tenu par Olivier Colin. Il a redonné à la CSMF cette soif d’entreprendre, cet enthousiasme qui nous anime tous aujourd’hui et cette rigueur dans la gestion de l’entreprise CSMF. Depuis peu à la tête de Sopromed, il a déjà conquis de nouvelles parts de marchés auprès de nos partenaires. Des partenariats historiques comme celui que nous avons avec la MACSF, des partenariats plus récents auprès d’entreprises du monde la santé. Ces partenariats sont indispensables. Ils doivent être valorisés. Là aussi, c’est l’affaire de tous ! Vous l’avez compris, nous devons poursuivre collectivement nos efforts en mettant en œuvre notre projet politique autour de 4 axes :
- L’innovation : elle est au cœur de notre projet entrepreneurial. Nous portons avec la MIMS le concept du cabinet 2030. La CSMF portera cette innovation au cœur de vos organisations afin de faire évoluer notre environnement, afin de soigner plus, de soigner mieux tout en améliorant la qualité de vie du médecin. La MIMS et la CSMF doivent y travailler de concert.
- L’expertise : le médecin libéral est un expert. Nous le revendiquons ! Il doit être le chef d’orchestre d’une nouvelle organisation des soins en France. Cette expertise ne peut se concevoir que si elle est valorisée.
- La formation pour laquelle un effort majeur doit être porté. Malgré le travail incessant des équipes d’Evolutisdpc que je tiens à remercier, nous sommes encore trop loin du compte. Un syndicat de service doit se préoccuper de la formation de tous afin d’accompagner les projets innovants et la nécessaire évolution de la médecine libérale moderne. La formation est l’affaire de tous. Nous devons massivement nous en emparer en lien avec les équipes d’Evolutisdpc.
- La coordination sur laquelle je ne reviendrai pas mais qui constitue notre ciment et notre raison d’être.
La mise en application de cette réforme nécessite de nouvelles méthodes de management. La réforme des statuts votée il y a quelques mois doit être mise en œuvre sans tarder. Il ne s’agit pas pour nous de détruire l’existant et les organisations régionales qui fonctionnent. Il s’agit au contraire de faire un constat et de trouver des solutions. 10 départements n’ont plus d’adhérents. 47 ont moins de 10 adhérents. Si nous restons ainsi les bras croisés, nous disparaitrons. Nous devons tous en être conscient. Cette réforme est nécessaire et permettra à la CSMF nationale de s’organiser et de mener une politique de reconquête en lien avec vous tous mes amis, vous tous les cadres de la CSMF.
Je vous propose donc une méthode nouvelle que je compte mettre en œuvre avec les membres de mon bureau. Chacun d’entre eux sera responsable d’un dossier spécifique. Je proposerai au bureau de la CSMF la mise en place de commissions qui auront pour mission d’enrichir notre réflexion et d’être de véritables pôles d’excellence afin d’asseoir au mieux notre rôle de syndicat service.
Ces commissions constitueront notre “gouvernement” et auront pour mission d’apporter des pistes d’évolution. Chacune des commissions sera, en fonction de l’ordre du jour, auditionnée par le bureau et le conseil national. Ces commissions auront également pour mission d’être à l’écoute des Conseils Régionaux et les adhérents de la CSMF. C’est ensemble et à partir de la médecine de terrain que nous arriverons à donner de nouvelles perspectives au métier de médecin.
- Animation territoriale
La syndicalisation reste une problématique majeure pour les syndicats en général et pour les syndicats médicaux en particulier. Cela tient peut-être à un effet générationnel mais permettez-moi de penser différemment. Notre devoir et notre mission auprès de nos confrères, nous cadres de la CSMF, est de les accompagner. Le syndicat service ne doit pas être un vain mot. Il s’agit d’un engagement quotidien que vous devez mener dans vos territoires, jour après jour, semaine après semaine. Lors de la réunion pilotée par notre Secrétaire Général le Docteur Stéphane Landais avec les Présidents des Conseils Régionaux de la CSMF fraîchement élus, il leur a été demandé un engagement territorial d’importance avec la nécessité d’organiser des réunions syndicales et des formations là où la syndicalisation est encore forte mais là aussi et surtout où la syndicalisation a disparu ou ne concerne plus qu’une poignée de nos confrères. Cet engagement ne peut pas être que le mien. C’est un engagement collectif. Nous devons acquérir ce militantisme syndical au service de nos confrères. C’est une nécessité, c’est un devoir. C’est ainsi que nous augmenterons la syndicalisation. C’est ainsi que nous serons repérés par nos confrères de terrain pour notre engagement et notre qualité de service.
Médecine spécialisée et DATA, quelle place pour les médecins ?
21 février 2022
L’intelligence artificielle (qui n’a rien d’intelligent) est actuellement en train de révolutionner le monde, et bien évidemment l’écosystème de la santé n’y échappe pas.
Les innovations issues des data vont prochainement inclure de profonds bouleversements dans nos pratiques quotidiennes. A ce jour, les outils issus de la science des données apportent une aide précieuse aux diagnostics et aux choix thérapeutiques et sont déjà un des éléments majeurs de la médecine prédictive.
Pour nous médecins, comme pour toutes les professions scientifiques voir les sciences de la donnée s’imposer comme une évidence dans le monde de la santé est intellectuellement perturbant. Demain peut-être les futurs étudiants en médecine seront aussi des spécialistes en mathématiques, en statistiques, en informatique et en gestion de l’information !
En attendant, nombreuses sont les startups qui nous proposent des outils « dit » d’intelligence artificielle, toutes les spécialités médicales seront à terme concernées.
Les rencontres que nous avons pu faire au Forum Innovation Santé, au Palais des Congrès du Futuroscope sont très parlantes.
Ne nous y trompons pas, il ne s’agit pas de s’y opposer, bien au contraire il faut les promouvoir et les médecins devraient être plus souvent à l’initiative de création de ces outils. Cependant, il y a, à ce jour, une certaine forme d’injustice. Les sciences de la donnée ont mis en place une chaîne d’intervenants qui vont du « data scientist » aux exploitants de data center en passant par des entreprises spécialisées par la gestion des réseaux, des logiciels mais aussi toutes sortes d’entrepreneur qui établissent des modèles économiques pour rentabiliser tous ces investissements. Et dans cette chaîne il manque les collecteurs de données que sont les médecins qui sont peu ou pas rémunérés…
Alors comment réparer cette forme d’injustice, surtout lorsque certains gourous nous expliquent que nos métiers vont disparaître grâce à ces outils qui pourtant n’auraient jamais pu voir le jour sans nous…
Une taxe sur les résultats de ces entreprises pour financer nos investissements en innovation serait peut-être une idée lumineuse.
Réforme des statuts : les régions deviennent l’interface entre les départements et le National
24 janvier 2022
Au cours de son assemblée générale de mars 2021, la CSMF a adopté la réforme de ses statuts, puis son nouveau règlement intérieur en octobre 2021. En novembre se sont déroulées pour la première fois sous forme dématérialisée les élections du Conseil Régional, permettant de désigner les prochains membres du Conseil National. Ceux-ci éliront le prochain Président de la CSMF. Ainsi, après plus de trois années d’effort, la CSMF a réussi sa transformation, imposée par des évolutions sociétales trop longtemps négligées qui ont modifié les rapports des praticiens avec le syndicalisme.
Cette réforme des statuts, engagée parallèlement avec le projet entrepreneurial, vise à passer d’une confédération de syndicats départementaux à un syndicat national dans lequel les régions vont devenir l’interface entre les départements et le National.
La perte du lien avec les départements était devenue criante, accompagnée par une syndicalisation en berne, des statuts devenus poussiéreux et d’application complexe, des cadres à la motivation émoussée, le tout dans un contexte d’évolution du métier peu réjouissant !
La généralisation de ce désintérêt pour le syndicalisme quelle que soit la branche considérée nous impose de faire autrement : devenir un syndicat de services et non plus uniquement un syndicat de défense, et mettre en place une organisation efficiente permettant de répondre aux besoins de chacun sur le terrain.
Les objectifs de cette réforme sont triples : optimiser le fonctionnement de la vie syndicale dans les régions et les départements, simplifier le mode d’adhésion et permettre une meilleure représentativité des différents syndicats nationaux.
Désormais, les dix-sept régions auront pour fonction primordiale d’être le relai politique et technique du National. Mise en œuvre de la politique syndicale, diffusion des informations, recueil des données du terrain, participation à la vie conventionnelle, représentation des adhérents installés dans la région, animation de la vie locale, formation, syndicalisation, voilà les principales missions à développer avec l’aide du National aux plans logistique et économique.
Mutualiser les moyens et les structures organisationnelles autorise des gains de temps et d’énergie considérables, que chacun pourra utiliser localement pour retisser ces liens indispensables à une vie syndicale réussie. L’expertise, l’innovation et la formation constituent le trépied sur lequel s’appuie le projet entrepreneurial de la CSMF ; ces trois volets doivent bien évidemment se décliner dans chaque région avec les caractères singuliers propres à chacune d’entre elles, pour le bien commun.
Cabinet 2030 : le projet avance
15 décembre 2022
Stéphane Landais, vice-président de la MIMS, a fait un point d’étape du Cabinet médial 2030 lors du Forum Innovation Santé.
Retrouvons les phrases clés de son intervention qui était très attendue par les 240 participants au Forum :
« Un cabinet virtuel sera visible dès octobre 2022, et plusieurs cabinets physiques le seront durant cette même année… Ce cabinet est conçu avec les partenaires de la MIMS… Chaque cabinet 2030 sera adapté à son environnement… Soigner plus, soigner mieux en préservant la qualité de vie des médecins… Le Cabinet 2030 va privilégier l’écoute et le colloque singulier… Il a pour ambition de passer du médecin de famille au cabinet de famille… Pour réussir, ce cabinet doit satisfaire les tutelles, les patients, les élus et les médecins… Ce cabinet d’un nouveau genre doit être un creuset d’innovation technologique et organisationnelle qui privilégiera la délégation de tâches, plutôt sous forme de salariat, et favorisera la culture de l’acte, plus que celle du forfait.
Le Cabinet médical 2030 sera une entreprise, une organisation qui se transmet, qui se vend, comme à l’époque où l’on vendait sa patientèle.
Le Cabinet 2030 sera un cabinet vert… ».
Derrière ces phrases clés, le Cabinet médical 2030 porte des idées majeures : une meilleure accessibilité, un patient connecté, un médecin augmenté, la coordination, l’accompagnement du médecin et l’ancrage territorial…
Voilà les idées forces qui ont été évoquées. Rendu définitif en octobre 2022. Rendez-vous est pris avec Stéphane Landais les 12 et 13 octobre 2022 pour la 2ème édition du Forum Innovation Santé.
Nomenclature des actes techniques : la révolution attendue ?
8 novembre 2021
A activité égale dans la même spécialité il peut y avoir, entre un médecin qui maîtrise parfaitement la nomenclature et un que ne connait pas les 13 280 actes existants, jusqu’à 30% d’écart sur le BNC sur une année !
Ce constat en dit long sur la complexité du sujet…
C’est une des raisons qui fait que dans le cadre de la stratégie « Ma Santé 2022 » proposée par le Président de la république, un Haut Conseil des Nomenclatures (HCN) a été mis sur pieds en juin dernier.
Objectif, repenser la CCAM afin de la simplifier pour qu’elle soit plus et mieux utilisée par les spécialités médicales. Ce Haut Conseil est composé de 10 membres : 5 praticiens hospitaliers et 5 libéraux, dont le Dr Christian Espagno, neurochirurgien en libéral et vice-président du HCN (bien connu à la CSMF).
Ce qu’il faut retenir de cette révolution attendue :
1/ La dernière révision avait été réalisée par l’Assurance Maladie il y a 15 ans. Aujourd’hui c’est une structure scientifique indépendante qui est chargée de mener la réforme.
2/ Ce travail a deux objectifs, revoir et simplifier l’existant et mettre en place une gestion pour tous les nouveaux actes, en particulier les actes innovants.
3/ La refonte consistera à travailler au plus près des pratiques actuelles, comme les actes mono-spécialités et les actes pluri-spécialités.
4/ Les médecins spécialistes en médecine générale font partis du HCN, ce qui n’était pas le cas il y a 15 ans, alors qu’ils pratiquent, eux-aussi, des actes techniques.
5/ Chaque acte médical sera scoré en fonction de plusieurs critères qui permettront de les hiérarchiser au regard de l’expérience requise, du temps passé, de la concentration demandée, … de manière générale de la difficulté que demande un acte.
6/ La mission doit se terminer dans 3 ans, soit à la fin du mandat de chacun des membres du HCN qui ont pour ambition de finaliser cette réforme avant leur départ. Nous demeurerons attentifs à cette refonte afin de négocier la juste valeur des actes dans la prochaine convention.
Démographie médicale des médecins spécialistes
L’embellie n’est pas pour demain !
13 octobre 2021
Un léger frémissement en 2035, une embellie pour 2050… Il va falloir être patient (au sens propre comme figuré) pour une nouvelle offre de soins qui puisse satisfaire les médecins, les patients et les tutelles.
Si la majorité des spécialités médicales verra ses effectifs croître régulièrement d’ici 2050, il n’en sera pas de même pour quelques-unes d’entre elles. Comme la pédiatrie dont les effectifs seront divisés par deux d’ici 25 ans. Les chirurgiens sont eux aussi concernés puisque leurs effectifs, toutes spécialités confondues, vont littéralement fondre pour passer de 12 000 en 2022 à près de 6 000 en 2050, alors que chez les anesthésistes les effectifs passeront de 12 000 à 18 000… ce que perdent les chirurgiens les anesthésistes vont le récupérer… un paradoxe !
Côté répartition territoriale, la situation restera contrastée, avec des régions plus attractives que d’autres, l’Ouest et le Sud-Ouest perdant beaucoup. Mais l’attractivité territoriale pourra, peut-être, modifier à la marge les chiffres annoncés aujourd’hui, car les médecins sont comme tous les acteurs de la société, ils sont sensibles aux efforts d’aménagement du territoire mis en place par les collectivités.
Face à la réalité des chiffres, il y aura toujours en 2050 des déserts médicaux, des délais d’attente et une surcharge de travail pour les médecins spécialistes.
Le seul remède serait une nouvelle offre de soins, la délégation des tâches, l’entreprise médicale et l’innovation organisationnelle et technologique… ce à quoi travaillent les médecins spécialistes de la CSMF.
En 2050 la très grande majorité d’entre nous seront à la retraite, mais il est de notre devoir de préparer l’avenir pour les Français.
Une raison de plus pour être ambitieux en 2023 avec la nouvelle convention médicale.
Acte ou forfait : le débat de l’indépendance
20 septembre 2021
Dans une économie libérale, la vie d’un entrepreneur se résume souvent à des équations simples, en particulier pour son activité économique. Plus il travaille, plus il peut facturer son activité et augmenter ainsi son chiffre d’affaires.
Dans une économie libérale, avec un état providence, l’état peut intervenir en versant des aides, des subventions, s’il considère que l’activité de tel ou tel secteur économique est en difficulté. C’est une politique interventionniste de soutien « où l’État ne fait que redistribuer les impôts qu’il a collecté par ailleurs ».
Si dans une crise économique les aides ou les subventions sont les bienvenues, le danger pour l’État comme pour l’entrepreneur c’est l’accoutumance. On finit toujours par considérer l’aide comme pérenne et bien évidemment à terme on perd son indépendance financière, et plus grave encore, son esprit entrepreneurial.
La facilité l’emportant toujours sur le goût de l’effort, c’est humain !
Si par ailleurs l’entrepreneur intervient dans un secteur d’activité stratégique pour le pays comme l’agriculture ou la santé, la tentation est grande pour l’État en contrepartie de ses aides de pouvoir diriger une activité libérale à distance grâce à la distribution de ses subventions ou de ses aides en imposant des objectifs, des comportements ou toute autre chose encore… Rien n’est gratuit.
Dans la santé, le sujet est encore plus complexe. Les aides et les subventions ont un nom bien particulier. Ce sont les forfaits. Forfait patientèle, forfait structure, forfait que sais-je encore.
Par ailleurs, les prix des actes sont encadrés par une négociation entre l’État et les médecins que l’on appelle négociation conventionnelle où l’État a très souvent le dernier mot. Cela laisse donc peu de marge de manœuvre aux médecins pour pouvoir orienter son activité en termes d’investissement ou de gestion de son cabinet.
Le problème de ces forfaits ou de ces prix encadrés, c’est que le médecin peut l’entendre et l’accepter lorsque l’offre de soin est supérieure à la demande. C’est-à-dire lorsque les médecins sont trop nombreux.
Dans les temps présents, c’est l’inverse : chercher l’erreur.
L’avenir de la santé en France passe-t-il par une meilleure collaboration entre médecins libéraux et industrie de la sante ?
18 mai 2021
Cette question taboue mérite d’être posée régulièrement dans le débat public et les réponses apportées par la société doivent tenir compte du contexte dans lequel nous évoluons.
Afin qu’il n’y ait aucun malentendu sur ce débat, il ne s’agit pas de remettre en cause les règles qui régissent les relations entre l’industrie pharmaceutique et les médecins. Ce qui existe aujourd’hui est légitime.
Le débat est plus large et il part d’un constat partagé par tous ; jamais l’innovation organisationnelle et technique n’a été aussi présente dans notre métier et la COVID a été un formidable accélérateur de l’innovation santé.
Cependant l’innovation seule est très souvent portée par des start-ups ainsi que des entreprises dont le rayonnement leur permet de porter ces innovations souvent coûteuses durant la phase de développement.
La crise de la COVID a montré que la santé est un bien commun et tous les acteurs en France et ailleurs se sont mobilisés pour favoriser l’innovation santé, car seule l’innovation peut apporter une réponse quand on n’en a pas…
Malheureusement les innovations sont souvent « éveillées » par les médecins, puis développées, portées et transformées par l’industrie de la santé où le médecin est peu ou pas présent. Et lorsqu’il l’est sa condition d’entrepreneur prend le pas sur celle de médecin.
Il y a quelques jours je participais au premier rassemblement de la Maison de l’Innovation de la Médecine Spécialisée dont l’un des grands fondements repose sur le métissage intellectuel, c’est-à-dire sur l’ambition de mettre autour d’une même table et à égalité, startuppers, philosophes, patients, médecins et entrepreneurs ou tout acteur dont l’ambition est de faire progresser la santé. Cette « originalité » explique en partie le succès de la Mims, j’en suis persuadé.
Mais cela doit nous interroger sur la place que les médecins doivent prendre dans la collaboration avec les industries de la santé. L’innovation nous devons la favoriser, pas la subir. L’innovation nous devons l’accompagner, les entreprises partagent cette analyse.
A nous de nous organiser pour y répondre.
Spécialistes CSMF : rajeunissement et féminisation des candidats
4 février 2021
C’est nouveau, c’est aussi une marque de renouveau des Spécialistes CSMF ! De nouveaux visages sont venus éclairer les listes soumises aux suffrages des médecins libéraux.
Parmi ces visages de nombreux jeunes et beaucoup de femmes sont présentes : ils sont l’avenir de la CSMF. Ils apportent un nouveau souffle à notre projet politique. Ils souhaitent s’engager pour promouvoir la médecine libérale. Leur engagement nous permet d’être serein sur l’avenir de notre syndicat ; car à l’évidence, leur volonté est de pérenniser et de développer un syndicat de services, encore plus proche du métier de médecin.
Avec cette féminisation et ce rajeunissement de nouvelles idées, initiatives et concepts verront prochainement le jour comme « soigner plus, soigner mieux tout en préservant sa vie personnelle. »
Il est à noter que de nombreuses femmes sont tête de liste dans le Collège des spécialistes, comme chez nos confrères du Collège des généralistes. Ces nouveaux leaders seront bientôt les nouvelles présidentes des URPS.
Parité femmes-hommes sur les listes de candidats pour les élections aux URPS
2 novembre 2020
La CSMF a souhaité et a décidé d’imposer la parité femmes-hommes sur l’ensemble de ses listes qui se présenteront aux prochaines élections au URPS de médecins libéraux. À ce jour la CSMF est le premier et seul syndicat à avoir fait ce choix.
Choix qui repose sur deux ambitions politiques :
- L’ambition de se mettre en conformité dans l’esprit (même s’il n’y a pas d’obligation pour un syndicat) avec la loi du 6 juin 2000, qui pour la première fois, impose la parité pour les investitures des partis politiques lors des élections législatives, puis de la loi du 4 août 2014, qui généralisait le principe d’égal accès des femmes et des hommes aux responsabilités dans les secteurs de la vie sociale.
- L’ambition de donner à ses consœurs (comme l’a fait le Conseil National de l’Ordre) l’indispensable place qu’elles doivent occuper dans les centres de décision de la médecine libérale. N’oublions pas que les femmes sont, depuis plusieurs années déjà, largement majoritaires parmi les étudiants en faculté de médecine.
Nous appelons donc l’ensemble de nos consœurs à venir nous rejoindre et à faire acte de candidature pour participer et construire la médecine libérale de demain ; c’est aussi cela la rénovation de la CSMF.
Les Spécialistes CSMF militent pour un Espace de liberté tarifaire
14 octobre 2020
L’Assurance Maladie n’a plus les moyens de rémunérer à leurs justes valeurs les médecins spécialistes du secteur 1. Les tarifs opposables sont gelés depuis plusieurs années et les quelques avances tarifaires obtenues sont noyées dans une CCAM tellement complexe qu’il est difficile de s’y repérer.
Les Spécialistes CSMF travaillent actuellement à la mise en place d’un Espace de liberté tarifaire dont l’accès serait conditionné à 3 des 4 critères suivants : la formation initiale, l’engagement à la qualité, la recertification et l’offre de soins territoriale.
Par ailleurs les années d’exercice du praticien pourraient aussi être un critère sur le volume de temps consacré à l’Espace de liberté tarifaire.
Restera à définir et à proposer le financement de cette indispensable avancée pour les spécialistes. 3 voies sont possibles : l’assurance maladie obligatoire, l’assurance maladie complémentaire et aussi le patient. L’analyse des différents ratios est actuellement à l’étude.
Cet Espace de liberté tarifaire sera une avancée pour les médecins et les patients, cela permettra de consacrer une part non négligeable de ces revenus à l’investissement en innovation technique et organisationnel dans les cabinets des médecins spécialistes quelle que soit leur spécialité.
Le Big Bang de la CSMF
8 septembre 2020
La rénovation de la CSMF est en route et a mis en œuvre son équation de la réussite, c’est-à-dire projet politique + projet entrepreneurial + réforme des statuts. Cette équation a été présentée ce dimanche 6 septembre à Antibes lors de l’Université d’été de la CSMF devant les cadres de notre confédération.
C’est un projet ambitieux mais réaliste qui va transformer la CSMF pour en faire la maison de tous les médecins libéraux et dont le siège deviendra aussi un lieu de rassemblement de tous les médecins libéraux.
C’est un projet qui va assurer l’indépendance financière et politique de notre syndicat face à l’État.
C’est un projet qui va remettre les médecins au cœur du réseau de la santé pour le positionner comme l’interlocuteur privilégié de l’État, des collectivités territoriales mais aussi du monde des entreprises, de plus en plus incontournable dans la santé.
Ce projet s’est construit autour de trois piliers : l’innovation, l’expertise et la formation. Trois thèmes qui sont les fondements de la nouvelle médecine, qu’elle soit libérale ou publique. Trois thèmes qui ont permis d’assurer une cohérence entre le projet politique et le projet entrepreneurial de la CSMF.
La formation n’échappe pas à cette analyse car, bien évidemment, elle permettra de nous adapter à ce nouveau paradigme.
Lors de cette université d’été, la demande d’une nomenclature très simplifiée pouvant se résumer à quatre lettres a été actés tout comme une nouvelle source de rémunération des médecins allant au-delà de l’acte ou du forfait… et qui leur permettra de capitaliser sur la transmission de leurs activités pour récompenser celles et ceux qui auront investi dans l’innovation, qu’elle soit technique ou organisationnelle.
Autre bonne nouvelle, ce Big Bang est porté par la coordination Spécialistes / Généralistes… C’est aussi ça la nouvelle CSMF !