CP – Négociations conventionnelles 

Les spécialistes en colère

La dernière séance de négociation conventionnelle a agi comme une douche froide sur les représentants des syndicats de spécialistes qu’ils soient autour de la table ou représentants de verticalités.

Aujourd’hui ils sont en colère. Ils ont la sensation de ne pas être entendus et d’être des médecins de seconde zone.

Les médecins généralistes traitants et les spécialistes de l’hôpital semblent être les seuls à mériter une attention particulière.

Dans le texte conventionnel présenté rien ou presque rien pour les médecins spécialistes : une augmentation de l’APC à 60€ et puis c’est tout. Il y a un saupoudrage sur certaines spécialités cliniques mais qui ne reconnait pas la valeur de l’expertise médicale.  L’augmentation du point travail correspond à une augmentation de 1% des actes de la CCAM alors que cette valeur n’a pas bougé depuis 2006 et que nous traversons une période d’inflation galopante (12% en 3 ans). La ROSP des spécialistes est diminuée de moitié. L’OPTAM n’est pas rénové et reste totalement contre-productif incitant les spécialistes à exercer en secteur 2.

Les Spécialistes CSMF après avoir entendu la colère des 30 verticalités de son conseil d’administration et en particulier celle des spécialités cliniques appelle à une unité syndicale pour demander aux responsables de la CNAM de revoir leur copie et de reconnaitre la place incontournable des médecins spécialistes libéraux dans notre système de soins. Ils apportent leur expertise au service des patients et de leur médecin traitant.

Cette expertise doit être reconnue à sa juste valeur et c’est celle de l’APC à 60€ qui doit être l’acte de consultation de référence des médecins spécialistes qui permettra de voir plus de patients différents.

Cette cotation doit être utilisée chaque fois qu’un médecin spécialiste voit un nouveau patient, chaque fois qu’il réévalue un patient dans le cadre d’une pathologie chronique reconnue en ALD, chaque fois qu’il répond à une demande d’expertise de la part d’un autre confrère. 

Cette cotation simple et adaptée à la réalité de la pratique médicale concerne toutes les spécialités médicales et elle permettra avec une fréquence adaptée de revaloriser les spécialités médicales qui font essentiellement des actes de consultation.

La convention doit aussi revaloriser tout de suite le point travail de façon significative de 0,44 à 0,48 ce qui représente une augmentation de 4% des actes de la CCAM ce qui est peu au regard de l’inflation.

On ne peut attendre la mise en place de la nouvelle hiérarchisation des actes techniques qui rentrera en vigueur au mieux en 2026 et sans garantie des valeurs des actes nouveaux.

Il faut une vraie association d’actes de consultation et d’actes techniques à plein tarif en commençant par les spécialités en difficulté (rhumatologues, pédiatres, gynécologues, endocrinologues, MPR). Il est hors de question d’accepter une majoration de 15€ pour cette association qui correspond à une consultation à 50%. Si cela devait rester en l’état nos confrères continueraient pour ne pas être lésés à faire ces actes en deux temps ce qui est absurde et pénalise essentiellement le patient.

Il faut maintenir une ROSP structure au même niveau qu’actuellement associant un forfait numérique et un forfait d’organisation.

Il faut rénover l’OPTAM, et pas simplement l’OPTAM-ACO, pour le rendre attractif et éviter d’imposer aux patients un reste à charge de plus en plus grand quand la consultation de base du spécialiste de secteur 2 reste à 23€, bien inférieure à celle du généraliste, inférieure à la téléconsultation et au niveau de la télé-expertise.

Il faut écouter la colère des spécialistes et trouver dans le texte conventionnel le juste équilibre entre la nécessaire reconnaissance de la place centrale du médecin traitant et la valeur de l’expertise médicale des spécialistes. C’est le défi nous attend dans les semaines à venir pour co-construire une convention favorisant l’accès aux soins.

Docteur Bruno Perrouty

Président Les Spécialistes CSMF

Contact presse : 06 42 26 63 73

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