Permanence des soins

Permanence des soins en établissement de santé (PDSES), réponse aux soins non programmés, accès aux soins de second recours : la pénibilité a un coût.

L’accès aux soins et en particulier l’accès aux soins de second recours, c’est-à-dire aux spécialités autres que la médecine générale, est un enjeu prioritaire. Il y va de la santé de nos concitoyens.

Il ne faudrait pas, en voulant résoudre ce problème dans la précipitation et sans concertation, aggraver la situation.

La PDSES pose problème dans un certain nombre d’établissement mais on a retiré des lignes de PDSES aux établissements privés pour faire des économies.

Surtout on fait fuir nos confrères praticiens hospitaliers avec une rémunération des astreintes et des gardes indigne de leur investissement.

On ne peut pas rémunérer 42 € une astreinte opérationnelle de 18h à 8h . Lors de cette astreinte le médecin sera dérangé tout au long de la soirée et de la nuit une dizaine de fois et s’il se déplace à l’hôpital il aura droit à 60€ de plus. Il n’y a pas de repos compensateur le lendemain : sommes-nous sérieux ?

De même une garde sur place de 12h est rémunérée 267€ (avec actuellement une majoration exceptionnelle de 50% soit 124€).

Que vaut la compétence de celui qui va sauver des vies et éviter un handicap lourd ?

Quelle valeur attribue-t-on à la santé de nos concitoyens pour faire des économies sur leur prise en charge ?

Pour faire fonctionner ces lignes de PDSES on veut rendre obligatoire la participation des spécialistes libéraux à ces gardes au nom d’une pénibilité partagée.

Il faudrait d’abord préciser ce qu’est la pénibilité. Il nous semble qu’elle peut prendre diverses formes et qu’on peut se poser légitimement la question de savoir s’il est plus pénible de faire une garde avec un repos compensateur le lendemain ou de faire deux journées de consultations de 12h chacune.

On doit traiter l’accès aux soins de façon globale et le second recours a besoin de consultations et de prise en charge en soins non programmés ce qui est assuré essentiellement par les spécialistes libéraux. La question des soins non programmés est essentielle et il faut aider à favoriser cette prise en charge par l’extension de la majoration MCU et par le développement des Equipes de soins spécialisées (ESS).

Si cette organisation est efficiente on soulagera les services hospitaliers et en particulier les urgences et on pourra organiser des « astreintes de ville » à la main des libéraux.

Par ailleurs on peut envisager la participation des spécialistes à une PDSES sur la base du volontariat et avec une attractivité suffisante. De même il faut répartir les lignes de PDSES entre les établissements publics et privés en fonction des réalités du terrain.

Il parait important de se poser la question de ce qui peut inciter nos confrères à participer, chacun à leur place, à la prise en charge de second recours que ce soit par des consultations, des soins non programmés ou la participation à une ligne de PDSES.

Il est indiscutable que la reconnaissance de l’investissement des médecins à sa juste valeur est un des moyens nécessaires pour favoriser l’accès aux soins. La pénibilité de la réponse aux soins non programmés que ce soit en libéral ou à l’hôpital a un coût.

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